Le programme de terminale de la spécialité HGGSP comporte un thème intitulé Histoire et mémoires des conflits. Les élèves ont étudié ce thème au cours du mois de septembre, et en particulier l’objet de travail conclusif de ce thème : “L’histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes”. Par binôme, dans les deux classes, ils ont travaillé sur un lieu de mémoire du génocide et sur une œuvre véhiculant une de ces mémoires.

• Diaporama :

• Livret à feuilleter en ligne : https://issuu.com/profcdj/docs/lieux_de_memoire

En parallèle, les élèves ont travaillé en EMC sur la mémoire des déportés juifs de l’Yonne. En s’inspirant des Stolpersteine à la mémoire des victimes du nazisme, les élèves ont tenté de retrouver le parcours de victimes juives de la région avallonnaise.

Article Lycée - Déportation des Juifs de l’Yonne, par thomasterrien

Le voyage pédagogique a ainsi permis aux élèves d’approfondir leurs connaissances.

Visite du CHRD

Cette visite du CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation) de Lyon a été l’occasion de découvrir l’histoire de la Seconde Guerre mondiale dans cette région, avec notamment des documents d’archives (objets légués par d’anciens résistants et déportés, photographies, documents) et des reconstitutions de scènes de vie de l’époque. De plus, Lyon a été le théâtre du procès de Klaus Barbie, événement charnière dans les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France et de la collaboration. Le musée a d’ailleurs été aménagé dans le lieu où la Gestapo, dirigée par Klaus Barbie, avait pris ses quartiers entre les printemps 1943 et 1944.

Photographie du code David Niven, CHRD.

La visite de la collection permanente a été suivie d’un parcours urbain avec un guide du CHRD. Ce parcours à travers Lyon, sur les traces des événements et des lieux marquants de la période 1939-1945, a permis d’aborder la Seconde Guerre mondiale de façon différente, et de découvrir une partie du patrimoine lyonnais

Façade du Nouvelliste de Lyon, journal collabo qui a été l’objet d’un coup d’éclat de la Résistance.

La Maison mémorial des enfants d’Izieu

Le lendemain, nous nous sommes rendus à la Maison d’Izieu (lien web), mémorial des enfants juifs exterminés. La Maison d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin, a accueilli de mai 1943 à avril 1944 plus d’une centaine d’enfants juifs pour les soustraire aux persécutions antisémites. Au matin du 6 avril 1944, les 44 enfants et 7 éducateurs qui s’y trouvent sont raflés et déportés sur ordre de Klaus Barbie. À l’exception de deux adolescents et de Miron Zlatin, fusillés à Reval (aujourd’hui Tallinn) en Estonie, le groupe est déporté à Auschwitz. Seule une adulte en revient. Cette rafle est centrale par la suite dans le procès de Klaus Barbie et sa condamnation pour crime contre l’humanité.
Les élèves ont tout d’abord visité la maison dans laquelle les enfants juifs étaient hébergés. Quelques traces de leur présence ont été sauvées : leurs dessins, les tables de la salle d’école, leur photographie.
L’ancienne grange a été aménagée en salle d’expositions. Les élèves ont alors travaillé par groupes sur différentes parties de l’exposition traitant la justice des crimes de masse et son évolution depuis les procès de Nuremberg, avec l’apparition dans le droit international des notions de crimes contre l’humanité et de génocide.
Les élèves ont ensuite participé à un atelier animé par la guide-conférencière sur Justice et mémoire : les procès et la rafle d’Izieu (Nuremberg, Bourdon, Barbie). À l’aide de documents d’archives tirés de ces trois procès, les élèves se sont interrogés sur les liens entre la rafle de la colonie, la justice et le crime contre l’humanité. A cette occasion, les élèves ont eu la chance de découvrir l’album photographique du procès de Nuremberg. Constitué des clichés du photographe militaire américain Charles W. Alexander, cet album avait été offert aux quatre magistrats titulaires qui ont composé le tribunal de Nuremberg, dont le Français Henri Donnedieu de Vabres. Sa famille vient de le léguer au Musée-mémorial d’Izieu.

Nous avons été hébergés au Centre international de Séjour de Lyon, qui fait partie du réseau Ethic Etap, engagé dans un tourisme durable et responsable.

Ce voyage pédagogique a été très apprécié des élèves et nous tenions à souligner la qualité des visites qui leur ont été proposées. Ce voyage a été rendu possible grâce au soutien du Souvenir Français et du Ministère des Armées que nous remercions également.